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Selon Alternatives Economiques, le concept de pays émergent est né dans les années 80 avec le développement des marchés boursiers au Sud : "Les banques d'investissement américaines cherchaient alors à vanter auprès de leur clientèle le potentiel de croissance des marchés financiers à rendements élevés de certains pays en développement", note Carlos Quenan.
Les pays émergents se caractérisent par un "accroissement significatif de leur revenu par habitant et, de ce fait, leur part dans le revenu mondial est en forte progression".
Dans le même temps, ils s'intègrent rapidement à l'économie mondiale d'un point de vue commercial (en développant leur secteur exportateur) et financier (en ouvrant leurs marchés financiers aux capitaux extérieurs).

L'appartenance à ce groupe n'est pas figée : par exemple, la Corée du Sud ou Singapour, anciens pays émergents, font désormais partie du groupe des pays développés. Voici une liste de pays que l'on trouvent fréquemment dans les pays dit émergents : Afrique du Sud, Arabie Saoudite, Argentine, Bangladesh, Chili, Egypte, Hongrie, Iran, Indonésie, Malaisie, Mexique, Nigeria, Pakistan, Pologne, Philippines, Taïwan, Thaïlande, Turquie, Ukraine, Vietnam... et les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine)
Le poids des pays émergents dans le PIB mondial est passé de 27,4% en 1992 à plus de 40% en 2011, et atteindrait plus de 45% en 2017 selon le FMI. (Source, glossaire-international.com)

Les habitants des pays émergents constituent, pour le marché du vin français, une nouvelle cible à séduire : ils ont une relation épicurienne au vin « Made in France ».

Nous allons étudier l’exemple de la Chine qui présente le meilleur potentiel pour les raisons suivantes :

  • La Chine est la deuxième économie mondiale.

  • La classe moyenne chinoise (disposant de revenus supérieurs à 26 000 euros) sera d’environ 80 millions de ménages en 2022.

  • La Bourgogne est la deuxième région française en termes de nuitées hôtelières chinoises alors que, par exemple, elle est dixième pour le Mexique et le Brésil.

  • La clientèle chinoise, contrairement aux autres clientèles étrangères qui privilégient un déplacement individuel, se déplace principalement en groupe  via des tours opérateurs. C’est donc une clientèle plus facile à capter du fait qu’il faut prospecter les tours opérateurs et non les individus.

  • La clientèle chinoise est formée de cadres de 30-40 ans disposant de bons revenus, résidant dans les grandes villes côtières chinoises et sensibles à l’art de vivre à la française. L’œnotourisme représente d’ailleurs le premier choix de thématique pour un second voyage en France. Sensible aux storytelling, l’œnotouriste chinois associe la France au romantisme du fait de ses paysages et de l’authenticité recherchée.

  • Le gouvernement chinois a décidé, pour des raisons de santé publique, de promouvoir le vin afin de faire baisser la consommation de Baïjiu (alcool à base de céréales chinois titrant entre 40° et 60° d’alcool).

  • Il existe une culture du vin en Chine qui a près de 2000 ans d’histoire. En 2014, la Chine est devenue le deuxième vignoble au monde et la France est désormais troisième, l’Espagne étant le premier.

  • En 2014, la Chine est le 1er marché export pour les vins de Bourgogne.

Pour attirer cette clientèle chinoise, des actions de promotion ont été mises en place au niveau régional et national. 

Au niveau national, en 2015, a eu lieu le démarchage de tour-opérateurs et agents de voyage à Shanghai, Pékin, Canton, Chengdu et Wuhan. Campagne web sur Weibo et WeChat, qui sont les deux principaux réseaux sociaux en Chine (Facebook est interdit).

Au niveau régional, le BIVB a mis son site en ligne en version chinoise en 2015.

Il existe à Dijon une Chaire UNESCO hébergée à l’institut « Jules Guyot ».

Seule Chaire UNESCO au monde portant sur les thématiques de la vigne et du vin, la Chaire UNESCO «Culture et Traditions du Vin » de l’Université de Bourgogne est constituée d’un réseau international de partenaires du monde académique, du monde professionnel vitivinicole et des entreprises, du monde culturel et du monde institutionnel. 

Hébergée à l’Institut « Jules Guyot », elle s’inscrit dans une optique de développement et de diffusion de tous les savoirs touchant à la vigne et au vin afin de permettre de mieux appréhender le vin comme produit culturel, vecteur de civilisation. 

Elle a pour objectif de dynamiser les programmes pluridisciplinaires de recherche, de formation et de valorisation (Congrès, workshop, etc.) sur la vigne et le vin au sein de son réseau international, en particulier à destination des pays émergents et en vue du rayonnement mondial des vignobles ».

 

Parmi les pays émergents, la Chine est le pays le plus prometteur pour l’œnotourisme en France. Les autres pays émergents présentent pour le moment moins d’atouts soit en raison de leur taille, soit pour des raisons économiques (PIB par habitant trop faible ou classe moyenne très peu développée), soit pour des raisons culturelles (proximité culturelle avec d’autres pays comme l’Afrique du Sud plus proche  des pays Anglo-Saxons pour le tourisme) ou religieuses (par exemple interdit de l’alcool dans la religion musulmane).

 

            Pour conclure, l’œnotourisme est une activité prometteuse en France de par ses nombreux vignobles, sa culture et la richesse de son patrimoine. Et particulièrement en Bourgogne où le vin est inhérent à son histoire et à sa géographie, ses climats viennent d’ailleurs d’être classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.

 L’œnotourisme présente un véritable atout pour la région Bourgogne. En effet, ses aspects économiques sont très intéressants, ils contribuent à l’emploi, au développement de plusieurs secteurs d’activité et au PIB de la région.

 L’apparition de  l’œnotourisme étant récente,  l’innovation est primordiale pour concurrencer les autres régions et pays  et attirer de nouveaux touristes notamment en provenance des pays émergents. Toutefois, les domaines viticoles doivent être considérés comme un patrimoine à préserver pour les générations futures et pour ne pas sortir du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Même s’il existe des menaces, l’œnotourisme  présente de nombreuses opportunités pour la région, et à travers les projets déjà initiés et les mesures prises au niveau national et régional, devrait se développer à l’avenir et contribuer encore plus à l’essor de la région et à sa notoriété au niveau mondial.

Pays émergents : 

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