L'œnotourisme en Bourgogne
Historique de la promotion du vin au fil des siècles :
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Parler de l'histoire de l'œnotourisme en Bourgogne, c'est parler des différentes manières dont la promotion du vin a été faite depuis des siècles. En effet, à partir du moment où le vin de Bourgogne a commencé à être réellement reconnu comme un grand vin dans le monde, il lui a fallu assurer sa promotion. Celle-ci a pris différentes forme, du folklore bourguignon à la promotion ''organisée'' de Gaston Gérard et ses 600 interventions de promotion dans le monde en tant que sous-secrétaire d’État au tourisme. Nous allons donc voir les différentes formes qu'a pris la promotion du vin en France et en Bourgogne.
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L’Exposition universelle de 1900 : il y eut un premier modèle proposé de pavillon bourguignon qui fut refusé par la commission qui voulait qu’il représente la Bourgogne avec ses symboles ;un nouveau pavillon fut déployé avec la Bourgogne médiévale, le toit des Hospices de Beaune, le Jacquemart de Notre-Dame, la Chartreuse de Champmol, la Tour Philippe le Bon, les escaliers des Beaux-Arts. L’idée était alors qu’il fallait présenter ses vins de façon "territorialisée" et donc inviter les gens à venir découvrir sur place… ne sont-ce pas les débuts de l’œnotourisme ?
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A l’instar de Mistral qui mit en valeur le folklore provençal, l’idée de retrouver voire de réinventer les traditions paysannes locales se développe au sein du "monde du vin" qui se "connecte" avec le réseau intellectuel de Dijon. Les vignerons bourguignons voient alors l’intérêt du folklore pour mieux vendre leurs vins.
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Première foire gastronomique à Dijon en 1921 avec l’apparition de plats régionaux, des plats "territorialisés".
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Première "paulée" de Meursault en 1923 où la vigne comme les vignerons sont célébrés. On fait alors venir les "Copiaux" qui sont la troupe de Jacques Copeaux, chansonnier, pour "faire" du folklore bourguignon.
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Evoquons maintenant Gaston Gérard qui fut sous-secrétaire d’Etat au tourisme en 1931 et 1932 et qui fit plus de 600 interventions dans le monde pour défendre le vin et la gastronomie bourguignonne. Son objectif était alors bien d’attirer en Bourgogne des touristes… ainsi que des journalistes, pour assurer la promotion des terroirs bourguignons.
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En 1934, naissance de la confrérie du Tastevin à l’initiative de deux négociants vignerons qui cherchent à ouvrir le marché aux Etats-Unis : Faiveley et Rodier. L’objectif est de faire la promotion des vins de Bourgogne. Il s’agit de « rites » à la fois sérieux et drôles comprenant des références au Malade imaginaire. La confrérie naissante offre un sérieux coup de pouce à la publicité rédactionnelle et dès son deuxième "chapitre" - réunion de la confrérie autour d'un grand dîner - les journaux parisiens assurent le relais. Cette confrérie est aujourd’hui un véritable atout pour l’œnotourisme en Bourgogne et plus d’une centaine de confréries vineuses ont repris ce modèle dans le monde. Ces confréries sont aujourd’hui associées à des fêtes "vineuses" un peu partout. Le fameux "banc bourguignon" fut inventé à la fin du XIXème siècle par des étudiants puis repris par la confrérie du Tastevin.
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L’invention de la Saint-Vincent tournante en 1937 : à l'origine, cette manifestation n’a rien à voir avec les vignerons. Puis ceux-ci se l’approprient pour en faire un évènement incontournable de promotion de leurs vins au grand public, grâge aux nombreuses dégustations proposées.
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L’Exposition internationale de 1937 : cette fois-ci, le pavillon de la Bourgogne est à la pointe avec un "folklore vineux" au sommet, cela en parallèle avec l’établissement des Appellations d’origine.
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Entre 1945 et 1980, les Appellations d’origine ont aussi modifié notre façon d’apprécier les vins et encouragé de nouveaux touristes à venir voir sur place d’où venait le goût de certains vins particulièrement réputés : les grands crus ou premiers crus de bourgogne, tous "vins de climats".